Actualité de l’Observatoire

Confiné, l’Observatoire des inégalités reste déterminé

L’Observatoire des inégalités est fragilisé par la crise du coronavirus. Nous continuons à vous informer. Les conséquences de la crise seront grandes. Par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

Publié le 23 mars 2020

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Le monde vit un moment historique. Presque toute la planète est touchée par un sale virus tueur. La France l’a pris de plein fouet. L’impact de cette tempête sera considérable. L’Observatoire des inégalités est bousculé, comme l’ensemble de l’économie et de la société. Notre structure tangue, mais nous continuons, avec les moyens du bord, à essayer de vous informer.

Nous devons réduire la voilure. Nous avons déjà dû, la mort dans l’âme, annuler ce qui est pour nous l’événement de l’année : la remise des prix de notre concours « Jeunesse pour l’égalité », qui devait avoir lieu à Paris début avril. Depuis sept ans, cette journée est une occasion pour l’équipe de l’Observatoire des inégalités de rencontrer les jeunes participants finalistes, d’écouter ce qu’ils ont à dire et de les féliciter pour leur engagement. Cependant, notre équipe chargée du projet « Jeunesse pour l’égalité » reste sur le pont et dévoilera à distance les lauréats le 1er avril, comme prévu.

Nous étions également sur le point de lancer un nouveau projet : la publication d’un document unique en France, en faisant appel à votre soutien. Nous allons tout faire pour que ce lancement ait lieu, même s’il est rendu plus compliqué par la situation actuelle. Nous allons essayer de vous le dévoiler d’ici peu. Toutes les interventions des membres de l’Observatoire des inégalités, ainsi que nos formations, sont bien sûr en revanche annulées ou reportées.

Nous maintenons la publication de nos informations sur les inégalités sur notre site Internet, mais à un rythme réduit. Nous restons présents sur les réseaux sociaux, Twitter, Facebook et Instagram. Fidèles à la ligne qui dirige notre action depuis 17 ans, nous nous devons d’informer, sans nous servir de l’actualité pour en rajouter.

Le coronavirus va d’abord frapper les plus faibles. D’ores et déjà, nous avons publié un article sur le surpeuplement des logements qui complique le confinement pour un grand nombre de personnes. Mais le problème est d’abord sanitaire. Notre rubrique santé montre les écarts qui existent déjà entre les milieux sociaux. Même chose pour le travail entre les précaires et ceux qui ont un emploi sécurisé. Des professions parmi les moins rémunérées, comme les caissières, les aides-soignantes ou les livreurs sont aujourd’hui en première ligne.

Ne tombons pas dans l’excès pour autant. Le virus révèle des inégalités que nous mettons en avant de longue date. Une fois que nous serons sortis de cette crise, ces questions resteront. Toute la France subit les événements. Le premier clivage n’est pas entre les riches et les pauvres mais bien entre les plus âgés pour qui les conséquences du virus sont beaucoup plus graves, et les plus jeunes. N’oublions pas non plus qu’à l’hôpital, toutes les qualifications sont représentées. La situation actuelle ne se résume pas aux inégalités, loin de là.

Nous sortirons du coronavirus. Dans quel état pour une petite structure comme la nôtre ? Il est trop tôt pour le dire, même si on sait déjà que les conséquences économiques seront énormes. Demain, il faudra remettre beaucoup de choses sur la table du débat sur les inégalités, notamment la situation du logement et celle des salariés les moins qualifiés. Cette crise a en particulier mis une nouvelle fois en lumière le rôle essentiel des services publics. Demain, il sera difficile de nous dire qu’ils coûtent un « pognon de dingue » et qu’il faut supprimer en masse des emplois publics. Au-delà, si les événements que nous vivons pouvaient être l’occasion de nous souvenir de l’importance des liens de solidarité qui nous unissent, ce serait un grand réconfort.

Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités

Date de première rédaction le 23 mars 2020.
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